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Le RDNP critique la gestion de la crise nationale

Le Rassemblement des démocrates nationaux progressistes tire la sonnette d’alarme face à la crise multidimensionnelle qui frappe Haïti. Dans un rapport intitulé «Changer la vie», publié le mercredi 18 décembre 2024, le parti dénonce une gouvernance incapable de répondre aux attentes d’un peuple accablé par la violence, la corruption et la pauvreté. «Le peuple rejette fermement les pratiques criminelles et la corruption flagrante qui étouffent l’avenir du pays», peut-on lire dans le document.

Pour le RDNP, la montée des violences orchestrées par les gangs armés illustre l’échec flagrant de l’État. La situation dans l’Ouest et l’Artibonite, où les routes sont bloquées, enlèvements et pillages sont devenus la norme, est décrite comme une «catastrophe humaine». Malgré des promesses de reprise des territoires, «les autorités se contentent de déclarations creuses tandis que les familles haïtiennes continuent de pleurer leurs morts».

Le parti déplore également l’incapacité du Conseil présidentiel de transition à restaurer un semblant de normalité institutionnelle. Les récentes résolutions adoptées par le CPT, notamment celle impliquant des conseillers accusés de corruption, révèlent «une solidarité mafieuse» au sommet de l’État. «Avec de tels dirigeants, c’est un véritable programme de délinquance qui est instauré», explique le rapport.

Le RDNP critique sévèrement la nomination d’un nouveau Premier ministre, Alexis Didier Fils-Aimé, qu’il accuse de manquer de vision et de compétence. «Une transition dirigée par une équipe divisée et corrompue est vouée à l’échec», a souligné le parti. L’absence de neutralité politique et la lutte pour le contrôle des maigres ressources de l’État sapent la crédibilité du processus électoral.

Sur le plan international, le RDNP s’indigne face aux déportations massives d’Haïtiens par la République dominicaine, qualifiées de «violation flagrante du droit humanitaire international». Selon le parti, cette tragédie reflète l’échec de l’État à offrir des conditions de vie dignes à ses citoyens. «Nos compatriotes préfèrent affronter l’humiliation plutôt que de survivre dans une misère sans issue», a déploré le rapport du RDNP.

Face à ces constats accablants, le RDNP appelle à la dissolution immédiate du CPT, qualifié de «structure discréditée et moralement en faillite». Il propose la nomination d’un président provisoire issu de la Cour de cassation pour garantir une transition neutre et équitable. «La stabilité passe par des institutions fortes, non par des arrangements politiques douteux», a insisté le document.

Le parti prône également une révision constitutionnelle en profondeur pour moderniser les structures de l’État et rétablir la confiance des citoyens. Un comité multisectoriel serait chargé de rédiger une nouvelle Constitution en cas de consensus. «Il est temps de bâtir un État moderne où les institutions, et non les individus, sont au service du peuple», a soutenu le texte.

Enfin, le RDNP invite toutes les forces vives de la nation à unir leurs efforts pour sortir le pays de l’impasse actuelle. «La complaisance et l’incompétence ne sont plus tolérables», a conclu le parti. En dénonçant les dérives actuelles, le RDNP se positionne comme un acteur clé dans la quête d’une Haïti juste, prospère et démocratique.

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