Le président du Conseil présidentiel de transition (CPT) d’Haïti, Leslie Voltaire, a officiellement sollicité l’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique (ALBA-TCP) afin de renforcer la sécurité et restaurer la paix en Haïti, face à la détérioration de la situation. Cette demande a été formulée lors d’une vidéoconférence le 14 décembre dernier, à l’occasion du 20e anniversaire de l’ALBA, à Caracas, au Venezuela.
Confronté à une violence croissante et à une crise humanitaire de plus en plus dramatique, Voltaire a exprimé son insatisfaction vis-à-vis de l’aide apportée par la communauté internationale, tout en soulignant la nécessité de diversifier les partenariats. «Nous faisons face à des bandes armées qui terrorisent la population. Nous appelons nos frères de l’ALBA à nous apporter un soutien, tant sur le plan sécuritaire qu’alimentaire», a-t-il déclaré, rappelant qu’environ la moitié de la population haïtienne vit dans l’insécurité alimentaire, selon le Programme mondial alimentaire (PAM).
Le président vénézuélien, Nicolás Maduro, a réagi en affirmant que l’ALBA «fera tout ce qui est en son pouvoir pour soutenir Haïti», un pays marqué par des siècles de colonialisme et d’agressions étrangères.
Fondée le 14 décembre 2004 par Fidel Castro et Hugo Chávez, l’ALBA est une organisation politique, sociale, culturelle et économique qui œuvre pour l’intégration des pays d’Amérique latine et des Caraïbes. Elle défend les droits humains, l’autodétermination des peuples et la préservation de la Terre-Mère (Pachamama).
Lors de cette rencontre, les dirigeants des pays membres, dont le Venezuela, Cuba, la Bolivie, ainsi que des nations des Caraïbes, ont réaffirmé leur opposition aux sanctions économiques imposées par les États-Unis à certains de leurs membres. Ils ont également abordé les situations préoccupantes en Haïti et en Palestine.
Cette sollicitation intervient alors que la situation en Haïti continue de se détériorer. En 2024, plus de 5.000 personnes ont perdu la vie à cause des violences, selon l’ONU. Parallèlement, la Mission multinationale de soutien à la sécurité peine à obtenir des financements, et les États-Unis et l’Équateur ont proposé de transformer cette mission en une opération de maintien de la paix sous l’égide de l’ONU. Cependant, cette initiative reste incertaine en raison de la réticence des pays comme la Chine et la Russie.
Dans ce contexte, la demande de Voltaire s’inscrit dans une démarche visant à trouver des solutions alternatives pour stabiliser Haïti, un pays au bord du gouffre, tout en recherchant un soutien international solide et immédiat.